vendredi 13 août 2010

Les signatures seront publiées sur ce blog en temps voulu, sans le mail des signataires. Ceux-ci seront prévenus de la publication préalablement. Merci de diffuser largement l'adresse de ce blog sur internet : http://abrogeonslaloigayssot.blogspot.com/

Pétition en ligne



Communiqué du Pr. Jean Bricmont et de Paul-Éric Blanrue
(8 septembre 2010)


NOAM CHOMSKY
soutient la pétition
pour l’abrogation de la loi Gayssot
et la libération de Vincent Reynouard !



La pétition lancée le 6 août 2010 sur internet (http://abrogeonslaloigayssot.blogspot.com/) à l’initiative de l’historien Paul-Éric Blanrue et réclamant l’abrogation de la loi Gayssot et la libération du révisionniste Vincent Reynouard, vient de recevoir début septembre un soutien de poids en la personne du linguiste et philosophe américain Noam Chomsky.
« J'apprends que  Vincent Reynouard a été condamné et mis en prison au nom de la loi Gayssot et qu'une pétition circule pour protester contre ces mesures », écrit, dans une déclaration signée le 5 septembre 2010, l’infatigable défenseur de la liberté d’expression, venu en France au printemps dernier pour un colloque au Collège de France et diverses autres manifestations.
« Je ne connais rien à propos de M. Reynouard, mais je considère la loi Gayssot comme complètement illégitime et en contradiction avec les principes d'une société libre, tels qu'ils ont été compris depuis les Lumières », ajoute-t-il.
Noam Chomsky précise que « cette loi a pour effet d'accorder à l'État le droit de déterminer la vérité historique et de punir ceux qui s'écartent de ses décrets, ce qui est un principe qui nous rappelle les jours les plus sombres du stalinisme et du nazisme. »
M. Chomsky termine sa déclaration en apportant  son appui à l’initiative prise par l’historien français : « Par conséquent, je souhaite exprimer mon soutien à la pétition contre l'application de cette loi dans le cas de Monsieur Reynouard (ou dans tout autre cas) ».
Votée le 13 juillet 1990, la loi Gayssot interdit le fait de « contester (…) l’existence d’un ou plusieurs crimes contre l’humanité tels qu’ils sont définis par l’article 6 du statut du tribunal militaire international [dit de Nuremberg] annexé à l’accord de Londres du 8 août 1945. »
En 2007, le révisionniste Vincent Reynouard, père de huit enfants, a été condamné par le tribunal de Saverne (Bas-Rhin) à un an de prison ferme pour une brochure de 16 pages intitulée « Holocauste? Ce que l'on vous cache... », peine confirmée l'année suivante par la cour d’appel de Colmar, qui lui a infligé également une amende et des dommages-intérêts pour un total de 60.000 euros. M. Reynouard est actuellement enfermé à la maison d’arrêt de Valenciennes (Nord).
Les premiers signataires de la pétition, qui – rappelons-le - ne soutiennent pas les idées de Vincent Reynouard mais défendent son droit à les exprimer,  sont :
Paul-Éric Blanrue, historien (France/Italie) ; Jean Bricmont, Professeur de physique à l’université catholique de Louvain, essayiste (Bruxelles, Belgique) ; Dieudonné M’Bala M’Bala, humoriste (Paris) ; John Bastardi Daumont, avocat (Nice) ; Chris Laffaille, écrivain, journaliste, ancien rédacteur en chef adjoint de Paris Match (Paris) ; Albert Salon, docteur d’État ès lettres, ancien Ambassadeur ; Tristan-Edern Vaquette, artiste (Paris) ; Jean-Guy Allard, journaliste, écrivain (La Havane, Cuba) ; Patrick Berger, agrégé de physique, université Paris-Est-Créteil, Président du Cercle Zététique (Paris) ; Marco Pietteur, éditeur (Belgique) ; Bruno Roy-Henry, historien, auteur de Napoléon : l’Enigme de l’Exhumé de Sainte-Hélène (Paris) ; Gérard Lecha, sociologue et écrivain, chroniqueur au  journal Le Libertaire sous le sobriquet de « Père Chat » (Paris) ; Jean-Claude Manifacier, Professeur, université des Sciences de Montpellier (France) ; Alain Marliac, Directeur de recherches honoraire de l’IRD, Docteur en préhistoire ; Max Cabantous, maître de conférences honoraire à l’université de Montpellier III ; Michel Bizouard, professeur honoraire Université de Bourgogne (Jambles) ; Laurent James, écrivain (Marseille) ; Rashid Shahin, écrivain et journaliste (Bethlehem) ; Hiyam Haddad, University Lecturer (London) ; Géraldine Hilaire, comédienne (Chilly-Mazarin) ; Daniel McGowan, Professor Emeritus, Hobart and William Smith Colleges ; Syed A R Zaidi, retired professor of philosophy, University of Delhi (Delhi, India) ; Dr. Hamdy Abdo Elhinnawy, Economist (Egypte) ; George Salzman, Prof emeritus of (theoretical) physics, University of Massachusetts, Boston Campus (USA) ; Caroline Henaff, journaliste (Paris) ; Diana Johnstone, journaliste américaine (Paris) ; Johannès Robyn, président de l’Union des athées (Bruxelles, Belgique) ; Marc Laudelout, directeur du Bulletin célinien (Belgique) ; Jean-Yves Le Gallou, ancien député européen,  directeur de la Fondation Polémia (Paris) ; Franck Abed, écrivain, essayiste (Val d’Oise) ; Patrice Authier, pianiste de jazz (Paris) ; Johan Livernette, journaliste, écrivain (Toulon) ; Koffi Cadjehoun, écrivain (Nancy), …
La liste complète des signataires, comprenant à ce jour plus de mille noms, sera mise en ligne intégralement d’ici la fin de l’année 2010 sur le site http://abrogeonslaloigayssot.blogspot.com/.
Les signatures se poursuivent jusqu’à cette date.

Jean Bricmont et Paul-Éric Blanrue, le 8 septembre 2010.

Fin du communiqué.

DOCUMENTS :

1°) LE TEXTE COMPLET DE LA PÉTITION :

PÉTITION POUR L'ABROGATION DE LA LOI GAYSSOT
ET LA LIBÉRATION DE VINCENT REYNOUARD


La loi Gayssot, votée en juillet 1990, interdit le fait de « contester (…) l’existence d’un ou plusieurs crimes contre l’humanité tels qu’ils sont définis par l’article 6 du statut du tribunal militaire international [dit de Nuremberg] annexé à l’accord de Londres du 8 août 1945. »

Aujourd'hui, vingt ans plus tard, cette loi permet à la justice française de mettre en prison le Français Vincent Reynouard, père de huit enfants, pour avoir écrit une brochure de 16 pages intitulée « Holocauste? Ce que l'on vous cache... », dans laquelle il conteste l’existence des chambres à gaz dans les camps de concentration nazis. C'est en vertu d'une condamnation en 2007 par le tribunal de Saverne (Bas-Rhin) à un an de prison ferme, confirmée l'année suivante par la cour d’appel de Colmar — qui lui inflige aussi une amende et des dommages-intérêts pour un total de 60.000 euros — que M. Reynouard est enfermé à la prison de Valenciennes (Nord).

Les positions politiques de M. Reynouard, qui se déclare national-socialiste, qui défend une forme de racisme et une version radicale du catholicisme traditionnel, ne font que poser de façon plus claire la question de la liberté d'expression au niveau de ses principes.

Un des acquis de la Révolution française est précisément cette liberté d'expression. Si celle-ci est limitée en cas d'injures, de diffamation, de pornographie, d'atteinte à la sécurité de l'État ou à ses symboles, d'incitations à des actions illégales immédiates ou de fausses alertes, elle ne l'a jamais été, en France républicaine, pour des opinions scientifiques, historiques, philosophiques ou religieuses, quelles qu'elles fussent. On peut légalement penser et dire ce que l'on veut des régimes de Staline, de Mao, de Pol Pot, de Mussolini et même d'Hitler, mais à condition d'éviter de parler de ce qui tombe spécifiquement sous le coup de la loi Gayssot. La même liberté légale existe pour ce qui concerne les événements de Bosnie dans les années 1990, du Rwanda en 1994 ou de l'Arménie en 1915 et, bien sûr, pour toutes les guerres et horreurs présentes ou passées, en dehors de ce qui a été jugé à Nuremberg.

C'est pourquoi cette loi est une aberration absolue par rapport aux principes de notre droit. Nous considérons que la loi n’a pas à intervenir dans la définition de la vérité historique ; dans un État libre, cette fonction est celle des historiens. Il importe, selon la formule de John Stuart Mill, de laisser la vérité et l’erreur s’affronter à armes égales, sans qu’une loi menace de jeter en prison l’une des parties.

Les signataires de cette pétition réclament par conséquent l’abrogation la plus rapide possible de la loi Gayssot et, à titre provisoire, sa non-application, ainsi que la libération de M. Reynouard.

Il ne s’agit pas, pour les signataires de cette pétition, de soutenir les idées de Vincent Reynouard mais de défendre son droit à les exprimer et, ce faisant, de défendre un des principes fondamentaux de la République française.

Pétition lancée à l’initiative de Paul-Éric Blanrue, le 6 août 2010.


Pour signer cette pétition, merci d'indiquer vos nom et prénom, ainsi que votre ville (et votre profession si vous le désirez) à cette adresse :
eugenie.blanrue @ laposte.net
(mail à recopier sans les espaces)


2°) LA DÉCLARATION COMPLÈTE DE NOAM CHOMSKY :

En français :
J'apprends que Vincent Reynouard a été condamné et mis en prison au nom de la loi Gayssot et qu'une pétition circule pour protester contre ces mesures. Je ne connais rien à propos de Monsieur Reynouard, mais je considère la loi Gayssot comme complètement illégitime et en contradiction avec les principes d'une société libre, tels qu'ils ont été compris depuis les Lumières. Cette loi a pour effet d'accorder à l'Etat le droit de déterminer la vérité historique et de punir ceux qui s'écartent de ses décrets, ce qui est un principe qui nous rappelle les jours les plus sombres du stalinisme et du nazisme. Si la justification de la loi Gayssot est d'interdire les « opinions abominables » ou de faire respecter le droit « de ne pas craindre de vivre dans un climat »[1] de préjugés et de racisme, alors il devrait être évident que, si de telles lois étaient appliquées de façon impartiale, elles rendraient illégales une grande partie des propos exprimés  publiquement qui, même si on peut les considérer comme ignobles, devraient certainement être autorisés dans une société libre et qui, en fait, le sont, sans même que cela ne soulève la moindre question.
Par conséquent, je souhaite exprimer mon soutien à la pétition contre l'application de cette loi dans le cas de Monsieur Reynouard (ou dans tout autre cas).
Le 5 septembre 2010.


En anglais :
I understand that Vincent Reynouard has been condemned and jailed under the Gayssot law, and that a petition is being circulated in protest against these actions.  I know nothing about Mr. Reynouard, but regard the Gayssot law as entirely illegitimate, inconsistent with the basic principles of a free society as these have been understood since the Enlightenment.  The law in effect grants the state the right to determine historical truth and to punish departure from its edicts, a principle reminiscent of the dark days of Stalinism and Nazism. If the justification of the Gayssot law is to ban "horrendous views", or to protect the right to "live free from fear of an atmosphere" of prejudice and racism, then it should be obvious that, if such laws were applied impartially, they would criminalize a vast range of public discourse, which, however despicable one may find it, should certainly be permitted in a free society, and indeed is, with no question being raised.
Accordingly, I would like to register my support for the petition protesting the application of this law in this (or any) case.
September, 5th 2010.


[1] Référence aux termes utilisés par le Comité des Droits de l'Homme de l'ONU pour justifier la loi Gayssot.
http://www1.umn.edu/humanrts/hrcommittee/French/jurisprudence/550-1993.html.


----

VERSION ANGLAISE DU COMMUNIQUÉ :

Press Release from Prof. Jean Bricmont and Mr Paul-Éric Blanrue
(September 8, 2010)


NOAM CHOMSKY

supports the petition

for the repeal of the Gayssot Act

and the release from prison of Vincent Reynouard!




The petition demanding the repeal of the Gayssot Act and the release from prison of the revisionist Vincent Reynouard, launched on the Internet on August 6 at the initiative of the historian Paul-Eric Blanrue (http://abrogeonslaloigayssot.blogspot.com), has now received some noteworthy support indeed with the signature of the American linguist and philosopher Noam Chomsky.
"I understand that Vincent Reynouard has been condemned and jailed under the Gayssot law, and that a petition is being circulated in protest against these actions," wrote the tireless defender of freedom of expression in a statement of September 5. Mr Chomsky had been in France last spring for a conference at the College de France and various other events.
"I know nothing about Mr. Reynouard, but regard the Gayssot law as entirely illegitimate, inconsistent with the basic principles of a free society as these have been understood since the Enlightenment," he added.
Noam Chomsky pointed out that "this law in effect grants the state the right to determine historical truth and to punish departure from its edicts, a principle reminiscent of the dark days of Stalinism and Nazism."
Mr Chomsky ended his statement by lending his support to French historian Blanrue’s initiative: "Accordingly, I would like to register my support for the petition protesting the application of this law in this (or any) case”.
Passed on July 13, 1990, the Gayssot Act forbids the "disputing (...) of the existence of one or more crimes against humanity as defined by Article 6 of the charter of the international military tribunal [known as that of Nuremberg], annexed to the London Agreement of 8 August 1945. "
In 2007 the revisionist Vincent Reynouard, father of eight children, was sentenced by a court in Saverne (Alsace) to a year in prison for having written a 16-page pamphlet entitled Holocauste ? Ce que l’on vous cache… (Holocaust? Here’s what’s being hidden from you…) The following year that sentence was upheld by the Court of Appeal in Colmar, which also imposed a fine and damages amounting to a total of 60,000 euros. Mr Reynouard is currently detained in the prison of Valenciennes.
Amongst the first of those to sign the petition, who, let us recall, do not, in so doing, support Vincent Reynouard’s ideas but merely defend his right to express them, are:
Paul-Eric Blanrue, historian (France / Italy); Jean Bricmont, professor of physics at the Université Catholique of Louvain, essayist (Brussels); Dieudonné M'Bala M'Bala, humorist (Paris); John Bastardi Daumont, barrister (Nice); Chris Laffaille, writer, journalist, former deputy editor of Paris Match (Paris); Albert Salon, doctor of letters, former ambassador ; Tristan Edern Vaquette, artist (Paris); Jean-Guy Allard, journalist, writer (Havana); Patrick Berger, doctor of physics, Université de Paris-Est-Créteil, president of the Circle Zététique (Paris); Marco Pietteur, editor (Belgium); Bruno Roy-Henry, historian, author of Napoleon: l’Enigme de l’Exumé de Sainte-Hélène (Paris); Gérard Lecha, sociologist and writer, columnist for Le Libertaire under the nickname "Père Chat” (Paris); Jean-Claude Manifacier, professor, Université des Sciences de Montpellier (France); Alain Marliac, honorary research director at the IRD, doctor of prehistory ; Max Cabantous, lecturer emeritus, Université de Montpellier III (France); Michel Bizouard, honorary professor at the Université de Bourgogne (Jambles, France); Laurent James, writer (Marseille); Rashid Shahin, writer and journalist (Bethlehem, Palestine); Hiyam Haddad, university lecturer (London); Géraldine Hilaire, actress (Chilly-Mazarin, France); Daniel McGowan, professor emeritus, Hobart and William Smith Colleges (Geneva, New York); Syed A R Zaidi, professor of philosophy (ret’d), University of Delhi (India); Dr Hamdy Abdo Elhinnawy, economist (Egypt); George Salzman, professor emeritus of theoretical physics, University of Massachusetts (Boston); Caroline Henaff, journalist (Paris); Diana Johnstone, journalist (Paris); Robyn Johannes, president of the Union of Atheists (Brussels); Marc Laudelout, director of the Bulletin Célinien (Belgium); Jean-Yves Le Gallou, former MEP, director of the Fondation Polémia (Paris); Franck Abed, writer, essayist (Val d'Oise, France); Patrice Authier, jazz pianist (Paris); Johan Livernet, journalist, author (Toulon, France); Koffi Cadjehoun, writer (Nancy),...
The full list of signatories, including to date over a thousand names, will be put online by the end of this year on the website http://abrogeonslaloigayssot.blogspot.com.
Signing will continue until then.